DAMSO

L'artiste derrière le message

Derrière les paroles crues et l'univers sombre de Damso se cache une quête d'identité omniprésente. Portrait d'un rappeur exilé et engagé, qui tente de faire rayonner son pays d'origine, la RDC, à travers sa musique et ses combats.

Enfance au Zaïre


Damso, de son vrai nom William Kalubi Mwamba, naît en 1992 d’un père cardiologue et d’une mère sociologue à Kinshasa, capitale du Zaïre qui devient en 1997 la République démocratique du Congo.  


À cette époque le pays est en pleine guerre à cause de rivalités ethniques et des pillages de ses ressources naturelles. Damso et toute sa famille fuient les conflits armés en 2001. Il a 9 ans et il a déjà vu la mort. 


Dans ses textes, sa quête d’identité est omniprésente, rappelant la rupture de son enfance aisée en RDC et son adolescence dans la banlieue de Bruxelles. Le nom de son album sorti en 2017, “Ipséité”, y fait référence. Le mot désigne un concept philosophique qui interroge l’identité propre de chaque individu.  


"Mes gènes changent souvent d’avis /Un jour je suis congolais, un autre je suis zaïrois". Kietu, “Ipséité”, 2017

Engagement pour la RDC

Après la construction d’un orphelinat à Kinshasa en 2018, Damso décide de créer la fondation “Vie sur nous” pour lutter contre l’exploitation minière. 


Un “scandale géologique” provoqué par des groupes armés qui dirigent ces mines aujourd’hui. Une économie parallèle qui profite de la richesse de la terre congolaise : cobalt, coltan, cuivre et exploite des milliers d'hommes et de femmes dans des conditions déplorables. 


Une cause chère à Damso qu’il partage sur ses réseaux sociaux : “Minerais de sang, minerais de conflit ” .  Dans son album “QALF” il poursuit son combat en s’attaquant aux magnats de l’exploitation minière. 


Il veut faire bouger les choses pour la RDC qui saigne. Le rappeur l’affirme : "on va déranger" !


Et il n’en est pas à son premier engagement pour le Congo. En 2018, il construit un orphelinat à Kinshasa pour ainsi offrir un logement aux enfants.


Il n’est pas le seul à s’engager. De nombreux rappeurs l’ont déjà fait ou ont pour souhait de le faire également. Il y a quelques mois, Lacrim était parti au Bangladesh pour rencontrer les Rohingya. Ou plus récemment, prenons l'exemple de Gims qui évoquait son envie de créer un projet caritatif inspiré des Enfoirés.


Utiliser sa notoriété pour les autres, quoi de mieux ?


“Bédo dans le sang, négros dans les champs sont toujours à crever de faim (aouais)Ici, pas de 'aïe, aïe' car on tire dans la tête, c'est nwaar, sale” Pour l’argent, "QALF", 2020
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Tourné vers l’afrique

Damso a d’ailleurs décidé de fêter la sortie de son album à Kinshasa. Un voyage surprise qui a fait le bonheur de ses milliers de fans congolais. Un signe fort, celui d’une reconnaissance de son succès au-delà de l’Europe et de l’importance capitale de son combat contre le racisme. 


Pendant son voyage à Kinshasa, Damso a sollicité des artistes locaux pour le tournage d’un clip. Une mise en lumière de la scène artistique congolaise qui paraît être l’un de ses objectifs.


Loin de faire l’unanimité, Damso est aussi critiqué pour son rap violent et cru. En 2018 il se prépare à écrire l’hymne de l’équipe nationale belge pour la Coupe du monde mais le gouvernement belge se rétracte après des plaintes de paroles sexistes dans ses chansons. 

“C'est ma manière romantique de dire que j'n'avais pas mis de préservatif rappelle-toi quand t'avais des courbatures, j't'avais bien niqué ta race” Macarena, "Ipséité", 2017