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Une étoile s'éteint

DISPARITION - La grande ballerine française Yvette Chauviré vient de mourir à l'âge de 99 ans. Étoile fétiche de Serge Lifar, Giselle inégalée, elle a incarné le meilleur de la danse française.

Ariane Bavelier

19/10/2016

Yvette Chauviré

Elle recevait dans son appartement de la place du Commerce à Paris.
Elle vivait entourée de cygnes de porcelaine, et cherchait parfois dans l'éclat de ces figurines l'écho de ses souvenirs, si lointains qu'ils l'avaient fuie.
Yvette Chauviré a pourtant été la plus grande danseuse française du XX° siècle, l'égale de Maïa Plissetsakaïa pour la Russie, de Margot Fonteyn pour l'Angleterre ou de Suzanne Farrel pour les Etats Unis.
La seule française désignée par le titre de «Prima ballerina assoluta».

Les grandes ballerines de Serge Lifa, Yvette Chauviré

La danse est une forme de foi, une espérance. C’est une aspiration, le besoin d’atteindre un univers, une atmosphère, un état qui vous fait progresser, la recherche d’une vérité
Yvette Chauviré, danseuse étoile

Les grandes ballerines de Serge Lifa, Yvette Chauviré

Prima Ballerina Absoluta

Le titre de « prima ballerina assoluta ((it)première ballerine absolue) était originellement inspiré par les maîtres du ballet italien du début du Romantisme (b) , et désignait une ballerine considérée comme douée de talents exceptionnels, comme étant au-dessus du niveau des autres principales ballerines.

Les grandes ballerines, Pierina

Pierina Legnani

Les Origines

Ce titre fut attribué pour la première fois de manière officielle à Pierina Legnani (b) par le maître de ballet (b) français du Ballet impérial de Saint-Pétersbourg (b) , Marius Petipa (b) , en 1894 (b).
Il s'inspirait des maîtres de ballets italiens de l'époque du ballet romantique (b) qui distinguaient des ballerines exceptionnelles.
Marius Petipa considérait Pierina Legnani (b) , qui dansa au Ballet impérial de 1893 à 1901, comme la danseuse suprême de toute l'Europe.
La deuxième ballerine à recevoir ce titre fut Mathilde Kschessinska (b) , elle aussi issue du Théâtre Mariinsky (b) , mais Petipa désapprouva ce choix et y voyait l'influence des faveurs impériales (la danseuse fut la maîtresse de Nicolas II de Russie (b)).